La pluie se déversait tel un torrent, attaquant les vêtements sombres de la petite assemblée.
Tous formaient un demi cercle autour de la sepulture du vieil homme. La plupart d'entre eux étaient membre de sa famille ou associé à son temple. La cérémonie s'était déroulée d'une vitesse folle et la petite fille restait inconsolable. Ses larmes se melaient aux gouttes glacées.
Elle serrait d'une main la tenue de sa mère, sentant son coeur se déchirée.
Cet enterrement était bercé de mensonges et d'hypocrisies. Ils en avaient que faire de la vie de cet homme. Un homme bienveillant, généreux mais solitaire dont sa philosophie gênait un grand nombre. Les seuls qui prenaient ce moment étaient Rosaria, qui avait du chagrin bien qu'elle n'était pas proche de son grand-père ainsi que sa jeune soeur Astoria qui aimait sincèrement ce dernier. Les autres se forcaient, jouaient la comédie ce qui étouffait la petite Astoria. Même, sa propre mère, fille du défunt faisait l'hypocrite alors qu'elle se disputait souvent avec ce dernier.Lin quand à lui, du haut de ses dix mois, était encore trop jeune pour comprendre et dormait paisiblement dans les bras de son père malgré la violence de la pluie.
Astoria voulait crier, protester, demander à ses gens de partir au plus vite et de ne plus jamais s'approcher de cette tombe mais sa voix ne voulait sortir et restait coincé dans sa gorge. Elle sentait dans sa poitrine, son muscle se tordre de désespoir.
L'assemblée venait présenter leurs condoléances et serrer dans leurs bras, la fille du mort qui feignait de sangloter, Astoria serrait son poing gauche et faisait de son mieux pour se contrôler, elle serrait tellement fort que ses ongles se plantaient dans sa chair.
L'enterrement de Kenshi Fujima, un homme dont la maladie l'avait atteint, il y a des mois n'était pas dû à sa maladie ou du moins pas entièrement. Astoria en était persuadée, elle le savait. Evidemment, l'infirme n'avait rien vu mais ses oreilles, elles, étaient témoins de paroles accablantes. Cela faisait deux semaines, qu'elle payait son indiscrétion en logeant dans un espace confiné, sans air, sans fenêtre et humide, étroite. Elle était enfermée entre quatres murs comme un prisonnier, ce qui n'arrangeait en rien ses soucis de santé.
Ses parents lui offraient généreusement de bons repas, qu'elles refusaient de manger ou mourrant de faim, se forçait à ingorgiter jusqu'à les vomir sur le parquet.
Cette cave, lui servait désormais de nouvelle chambre, de moyen de pression pour que ce qu'elle est entendu reste à jamais secret.
Les jours, les mois puis se furent les années qui s'écoulaient, Astoria était à présent habitué, chaque jours lorsqu'elle revenait de l'école, elle rejoindrait cette pièce froide, sa cage.
Elle profitait un maximum de ces journées à l'école, ses seuls moments de liberté. Au moins, elle avait le droit de s'échapper parfois, ses géniteurs avaient trop peur que leurs réputations soit souiller si leur fille est trop absente.
La rentrée approchait doucement, la jeune Astoria se rendait au collège. Ses parents quand à eux avaient créés une fausse chambre, en cas de visite et semblaient affectueux, presque des parents poules. C'est cela qui étouffait le plus, la petite aux cheveux argentés, tous ses mensonges.
Si seulement, elle avait était forte, elle aurait pu faire quelque chose, s'opposer à ses parents, partir, fuir, se réfugier chez sa voisine mais non, la petite était trop faible pour le moment, elle sombrait, ayant mal au coeur.
Au fur et à mesure, les jours passaient et Freya redonnait le sourire à Astoria qui avait pris sur elle et voulait que ses convictions deviennent réalité. Elle deviendrait plus forte et un jour, elle parviendra à échapper aux griffes de ses jéoliers par ses propres moyens.